Le Chagrin et la Pitié : le remake




Jusqu’en 1969, date de la sortie du film de Marcel Ophüls, Le Chagrin et la Pitié, la mémoire collective française n’avait retenu de la période d’occupation allemande que l’image d’une France unanimement résistante.

Ce film a eu l’effet d’une douche froide sur le peuple français qui se sentait héroïsé par les seuls récits autorisés jusqu’alors. Dans l’Histoire officielle, la Collaboration n’était le fait que d’une poignée de traîtres, pour la plupart jugés rapidement une fois la Libération intervenue.

À partir de témoignages de Français de Clermont-Ferrand, anonymes pour la plupart, Ophüls restituait une réalité douloureuse et bien différente de celle qui prévalait. Les Français, en gros, lors de l’occupation allemande, se répartissaient comme suit : 10% de résistants, 10% de collabos, 80% de «pacifistes».

Ces «pacifistes-là» n’étaient pas des militants de la Paix. Il faut comprendre ce «pacifisme» dans le sens du «foutez-nous la paix». Ce qui importait à ces Français était de survivre, de faire le dos rond en attendant des jours meilleurs, même s’il fallait pour cela se forcer à être indifférents au sort de compatriotes juifs, des voisins souvent, des amis parfois, que l’on envoyait à la mort.

Plus jamais ça !

Il est facile, de nos jours, dans nos sociétés confortables où la guerre ne s’invite que sur un écran de télévision que l’on peut éteindre à souhait, de critiquer ces comportements. Nul ne sait, en réalité, comment on aurait réagi soi-même face à la tragédie de l’époque.

Pourtant, à la sortie des salles, le public de 1969, abasourdi, semblait convaincu qu’on ne l’y reprendrait plus. Après la projection, sur les trottoirs, nous nous retrouvions avec 100% de résistants. «Plus jamais ça !» répétait-on à qui voulait l’entendre. Un ogre totalitaire pouvait bien se présenter à nouveau : il aurait affaire à 50 millions de maquisards déterminés.

Mais comme chacun sait, la France est un pays complexe et ambigu. Par exemple, le fait que ce film ait été censuré pendant dix ans à la télévision est révélateur de la difficulté que ce pays éprouve à regarder son image quand on lui tend un miroir non déformant.

Les années ont passé. Après le consumérisme forcené des années 1960, le rêve d’un «autre monde» des années 1970, la grande fête multiculturaliste des années 1980, nous voilà confrontés à la Grande Mutation depuis la chute du mur de Berlin et l’effondrement de la dernière idéologie politique.

La nature a horreur du vide et détruire un totalitarisme c’est faire le lit de son successeur. Cela fait sans doute partie de la nature de l’Homo Sapiens et l’Histoire est jalonnée d’entreprises humaines dont le but est, pour un groupe d’individus, de contraindre d’autres sociétés à se soumettre à un modèle d’us, de coutumes et de pensée, conforme au souhait de l’envahisseur.

Drôle de guerre

Vous avez bien sûr reconnu le fléau moderne qu’est l’islamisme. Son originalité, par rapport à ses prédécesseurs, réside dans l’absence de territoire géographique parfaitement défini et dans le fait qu’il a trouvé les moyens d’organiser sa grande offensive sans faire appel à un seul blindé ni à un seul avion de chasse.

La méthode utilisée comporte plusieurs volets :

1) D’abord convaincre ses propres troupes : persuader ses ouailles que tous les modèles inventés par l’Occident sont à jeter aux orties. Capitalisme et communisme se sont combattus pendant près d’un siècle et se sont neutralisés mutuellement. Ils ont, chacun de leur côté, promis le paradis sur terre et ce dernier n’était qu’une chimère. Nous, nous vous promettons le paradis dans l’au-delà si vous vous soumettez aux préceptes du Prophète. Votre mort terrestre n’a aucune importance. Elle peut même être une promotion de l’âme si elle se fait au service du combat contre les Infidèles. Inscrivez-vous vite ! Les places sont (peut-être) limitées !

1bis) La menace des musulmans modérés ou tentés par la laïcité : Les musulmans rétifs au volet 1) sont classés parmi les renégats. Selon l’endroit de la planète, ils peuvent être considérés comme apostats et menacés de mort.

2) La ruse ou takia : Dans le monde arabo-musulman la takia c'est le mensonge dans l'intérêt de la religion. Tant que ce mensonge est au service de la stratégie de la guerre, ce n’est plus un péché. Une des astuces, parmi bien d’autres, consiste à s’insinuer dans une société a priori peu encline à recevoir le greffon islamique, et à jurer, la main sur le cœur, que l’observance de l’islam ne se limitera qu’à la sphère privée. Ce faisant, on étudie la juridiction du pays d’accueil. On recrute quelques juristes complaisants et on parvient à imposer l’islam dans le paysage de la société.

«Paysage» peut parfois être pris au sens propre : c’est par un artifice juridique que les musulmans de Créteil ont convaincu leur Maire, Laurent Cathala, de détourner la loi de 1905 et de faire construire la mosquée cristolienne avec l’argent de ses administrés.

Parmi les personnages emblématiques incarnant cette takia, citons le fameux Tarik Ramadan. Il tient un discours ultra-communautariste face à ses admirateurs mais sur les plateaux de télévision, il n’a de cesse de revendiquer l’appartenance nationale de sa communauté. Formidable rhéteur, il parvient à faire passer un assemblage de slogans binaires et de sophismes pour une pensée élaborée.

3) Rameuter les «idiots utiles» : rien de plus facile dans l’Europe de 2009 ! Une Europe complètement déculturée, nivelée par le bas depuis des décennies. Faire descendre dans la rue de jeunes décérébrés, le cou ceint de leurs keffiehs, entre une grève des lycées et un épisode de la Star’Ac est un jeu d’enfant. Quant aux forces de gauche, désœuvrées par la vacuité de leurs programmes politiques, toujours aussi oppressées par le «sanglot de l’homme blanc», il faut bien qu’elles remplissent leur agenda.

Drôle de guerre que nous livrent ces nouveaux totalitaristes. Tous les moyens sont bons pour donner des coups de boutoirs à nos sociétés. Y compris la mise en avant du sort de Palestiniens dont ils se fichent comme d’une guigne et qui n’ont qu’une seule qualité : être confrontés à des Juifs. Ce qui importe, c’est le plan par étapes élaboré dans leurs têtes depuis bien longtemps et dont la première est justement l’élimination des Juifs. Ces derniers sont une épine dans leur talon : d’anciens dhimmis qui ont eu l’outrecuidance de créer un Etat indépendant. Un Etat, qui plus est, prospère, inventif et victorieux militairement. Commençons par détruire ces «singes» de Juifs. Nous nous occuperons après de ces «porcs» de chrétiens.

Bien sûr, les Juifs représentent moins de 1% de la population française et leur disparition pourrait ne pas bouleverser notre société mais les Français de 1969 se targuaient d’être devenus vigilants. Ils ont désormais le choix.

Symptômes

Déjà, quelques événements récents devraient aiguillonner leur conscience, des événements qui ne sont pas sans rappeler les exactions des SA à Berlin avant l’éclatement du second conflit mondial :

- Attaques de synagogues au bélier ou au cocktail Molotov.

- Agressions au couteau de jeunes juifs reconnus à leur Magen David autour du cou.

- Annulation du salon du tourisme israélien à l’hôtel Intercontinental de Paris dont la direction a ainsi répondu aux pressions et à l’intimidation d’organisations pro palestiniennes.

- Idem pour la salle de spectacles du Bataclan : la simple descente de quelques individus cagoulés au ton menaçant a suffi pour faire annuler une soirée en faveur d’Israël prévue le 21 janvier 2009.

- L’humoriste Arthur contraint à annuler un spectacle après que des manifestants réclamant l'arrêt des bombardements à Gaza ont empêché les spectateurs d'entrer dans la salle où il devait jouer "I-Show" à Vals-les-Bains (Ardèche).

- Applaudissements et rires gras devant la prestation de Dieudonné au Zénith faisant venir sur scène le négationniste Faurisson. Un prix a été remis à ce dernier par un comédien déguisé en juif déporté.

- En Italie cette fois, un syndicat de commerçants a appelé au boycott des commerces tenus par des Juifs à Rome en signe de protestation contre Israël et contre les bombardements de la bande de Gaza.

Si ce n’est déjà la maladie, c’en est au moins les symptômes.

Alors oui, les Français, comme tous les Européens d’ailleurs, ont le choix dès aujourd’hui.

Alors, cher compatriote ?

Résistant, collabo ou «pacifiste» ?


Jean-Paul de Belmont
© Primo

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