Durban 2 et l'Islam triomphant





En avril, à Genève, les défenseurs de Droits de l’Homme vont se réunir afin de définir ensemble, dans un immense élan de fraternité, ce qu’est le racisme aujourd’hui.

La communauté mondiale sera là, attentive et les écouteurs sur les oreilles pour les traductions.

Certains ont déjà fait adopter une motion d’ordre stipulant que le niveau sonore des casques ne soit pas trop fort afin de ne pas troubler la douce euphorie provoquée à la fois par la digestion et le sain contentement d’une âme innocente.

Cette grande manifestation, prévue pour durer plusieurs jours, a été préparée d’arrache-pied par un comité intransigeant sur les valeurs d’humanité, d’égalité et de lutte contre toutes les discriminations.

Le pays qui a eu l’honneur et l’avantage de présider ce comité préparatoire est la Libye, l’Iran des Mollahs se contentant humblement de la vice-présidence.

Nous ne saurions jamais assez louer ce total désintéressement de la part d’un régime qui a toujours fait la part belle à la pondération, l’humanisme et la beauté des choses.

Les principales séances auront lieu au Palais des Nations à Genève, dans une nouvelle salle entièrement rénovée aux frais du contribuable espagnol et baptisée «Conseil des droits de l’homme et de l’Alliance des civilisations».

L'Alliance des civilisations, idée lancée par l'Espagne et la Turquie en septembre 2004 puis reprise et officialisée par l'ONU, est destinée à renforcer le dialogue interculturel et dépasser les incompréhensions mutuelles, particulièrement entre monde occidental et monde musulman.

L'Espagne venait de subir les attentats meurtriers de Madrid. Et elle s’est fort opportunément souvenue de son âge d’or. Au Moyen-âge, ce pays était, parait-il selon l’Histoire officielle, une symbiose singulière des cultures arabe et occidentale, des civilisations islamique et chrétienne.

Il n’est pas politiquement correct de préciser que cet âge d’or n’a pas duré si longtemps que cela (711 à 718). Au regard de l’Histoire de ce pays, à peine l’équivalent de quelques minutes.

Ensuite, ce fut la guerre, la « Reconquista », la Sainte Inquisition et le massacre des Juifs avant leur expulsion définitive.

Cet âge d’or avait débuté par une conquête, des violences, des razzias et des pillages. Une invasion qui aurait mérité l’intervention de l’ONU si une telle organisation avait existé à l’époque.

Pour la Turquie, à cheval entre les mondes musulman et occidental, cette alliance des civilisations était un instrument de plus pour faire avancer son admission au sein de l'Union européenne.

La France a très vite manifesté un intérêt poli. Mais la crise des caricatures est venue semer la pagaille.

Cette alliance des civilisations a été fort écornée, on s’en souvient, par la publication d’un manifeste Ensemble contre le nouveau totalitarisme, l'islamisme, publié à l’initiative de Charlie Hebdo, et signé par 12 intellectuels, suite à la crise des caricatures.

Après avoir vaincu le fascisme, le nazisme et le stalinisme, le monde fait face à une nouvelle menace globale de type totalitaire: l'islamisme (lire Le Manifeste des 12).

Ce réflexe de la société civile, celle qui bouge encore, n’a pas eu l’heur de plaire aux autorités musulmanes françaises qui ont hurlé à l’amalgame.

Difficile en effet de faire moins consensuel !

Aussi, notre pays, certainement lassé par la lenteur des travaux, a, depuis, lancé un nouveau chantier, le pacte euro-méditerranéen, cher à Sarkozy et son penseur, Henri Guaino.

Cette conjonction des buts poursuivis pourrait fortement donner l’impression d’une action désordonnée, dont chaque initiateur cherche à récupérer la paternité.

Une place à l’international est en jeu, il convient de ne point l’oublier. Le rayonnement d’un pays est intimement lié à l’état de sa balance commerciale.

L’Alliance des Civilisations permet à de grands penseurs de se réunir, une fois l’an dans des centres de conférences douillets et si possible au chaud. Hubert Védrine, par exemple, n’a pas cru bon résister aux invitations et force l’admiration par son assiduité à ces rassemblements.

Personne n’a encore osé lui dire qu’ils ne servaient à rien.

Pour Durban 2, le processus est plus engagé.

L’immense succès de Durban 1 en Afrique du Sud et ses manifestations populaires de liesse aux cris de « Un Juif, une balle ! » dans l’enceinte du Palais, ont donné à ce processus que l’ONU s’est entièrement approprié, un allant et un dynamisme de fort bonne tenue.

Le Sionisme a été désigné seul responsable du racisme dans le monde, sous les applaudissements de la foule en délire. L’occident et ses Droits de l’Homme (qui ose y inclure celui des femmes) a raté la deuxième place de fort peu.



Mais notre bon vieux continent ne désarme pas.

Cette fois-ci, il compte bien rafler les premiers prix de soumission et de compromission, ainsi que les différents accessits, parmi lesquels celui du « pantalon baissé ».

Il n’y a aucune raison valable pour que ce soit tout le temps les Juifs qui s’attribuent les premières places. Ils ont déjà, à eux seuls, plus de la moitié des Nobels. Qu’ils en laissent un peu aux autres !

Selon Kadhafi, Durban 2 ne se réunit pas pour parler des Droits de l’homme mais de l’universalité de la religion musulmane.

Le texte préparatoire aurait évacué Israël et le conflit israélo-palestinien, selon des dernières versions.

Le leader de la révolution islamique en prend acte mais ne renonce pas pour autant à distiller finalement l’ambition des régimes islamiques dans tout ce qui peut se compter de grandes réunions plénières au niveau mondial.

Selon lui, s’il n’y a pas alliance entre les civilisations, s’il y a discorde sur la notion fondamentale de Droits de l’homme, celle-ci se situe « entre nous et ceux qui ont refusé de suivre Mahomet, qui est le messager des Juifs, des chrétiens et de toute l’humanité ».

Comme le relève Jean-Claude Burher, dans Le Temps, journal genevois, : C’est dans ce contexte de remise en cause de l’universalité des droits de l’homme que l’Organisation de la conférence islamique (OCI), forte de 57 membres sur 192 à l’ONU, s’active à faire entrer la religion dans les instances internationales et à imposer des normes anti-blasphème restreignant la liberté d’expression sous couvert de lutte contre «l’islamophobie» et la diffamation des religions, à commencer par l’islam.

Mauvaise foi, mensonges et pitreries islamiques

Parmi les textes préparatoires, une revendication destinée aux pays esclavagistes est apparue puis a finalement été écartée. Il s’agissait de faire payer aux nations européennes un dédommagement aux victimes de l’esclavage.

Bien entendu, il n’a jamais été question de la responsabilité conjointe des Arabes et des Occidentaux dans le commerce triangulaire des esclaves, encore moins celle des chefs de tribus africaines qui vendaient leurs sujets afin d’étendre leurs territoires.

Les peuplades musulmanes, à cette époque, n'ont de toute évidence jamais pratiqué l'esclavage.

Si l’Afrique va mal, comme chacun le sait, c’est la faute à l’Occident. La corruption et les détournements de fonds au profit d’une petite élite ne sont pour rien dans le sous-développement des pays africains.

Si le monde musulman va mal, la Conférence Islamique affirme que la faute en revient à l’Etat sioniste, envahisseur et colon.

Si le monde musulman est acculturé, incapable de la moindre pensée originale, ce n’est pas à cause de l’enseignement qui privilégie le « par cœur » et l’ânonnement, mais bien parce que les universités occidentales ne boycottent pas les universités israéliennes.

Si la pensée musulmane est asséchée, il ne faut pas en conclure une responsabilité des docteurs musulmans qui ont figé le dogme. Puisqu’on se tue à vous dire que seul le retour à un Islam rigoriste et purifié pourra sauver le monde !

Si l’individu n’est pas reconnu comme être pensant en dehors de sa communauté d’origine, de sa famille ethnique ou idéologique, c’est la faute aux valeurs de l’Occident qui pervertissent la jeunesse.

Des scientifiques musulmans réunis au Qatar ont appelé à remplacer l’heure GMT du méridien de Greenwich par celle de la Mecque, alléguant que cette ville saoudienne est le vrai centre du monde par «la volonté d’Allah» comme la «science moderne en a enfin fourni la preuve»

Mais il est très anti-islamique que d’affirmer qu’en 2005, les 17 pays du monde arabe ont publié 13 444 textes scientifiques, moins que les 14 455 publiés par la seule université de Harvard.

Vite avant la censure et la condamnation !

Lorsque les résolutions finales de Durban 2 seront adoptées, nous ne pourrons plus écrire les lignes qui précèdent.

Il faut donc profiter des quelques espaces de liberté qui nous sont encore généreusement offerts par la Conférence Islamique pour vite jeter quelques affirmations comme celle-ci : le sionisme n’est ni un racisme, ni une insulte.

Comme le dit fort justement Yann Moix, "Il est un idéal politique, devenu une réalité… l’utopie de quelques-uns qui, au XIXe siècle, ont décidé que les Juifs avaient eux aussi le droit non seulement d’exister, mais de vivre ; et non seulement de vivre, mais de vivre quelque part. Non plus n’importe où, non plus partout : non plus seulement sur la Terre, mais sur leur terre".

Il faut en profiter – l’heure tourne avant la grande censure – pour dire :

- que l’Islamisme tel que nous le prépare Kadhafi et ses confrères est ce qu’il y a de pire pour l’avenir de nos libertés.

- qu’il est le plus grand adversaire des femmes et le plus immense vecteur de racisme et de ségrégation.

- qu’il est le plus grand ennemi de la mixité, de la liberté.

- que la théocratie n'a jamais été un instrument au service du progrès humain.

Avec l’Islamisme, plus de Koh-Lanta et d’Ile de la tentation (quel drame !), mais plus de Brassens, de Desproges, Stones, Pink Floyd. Plus de Jean-Sébastien Bach et de Bouddha ! Plus de San Antonio ni de Voltaire !

Paul Simon, Art Garfunkel, Bob Dylan et Leonard Cohen, tous juifs, seraient censurés.

Si c’est dans un monde culturellement aussi anémié que les musulmans prétendent faire vivre l’ensemble de la terre habitée, qu’ils se réunissent donc à Genève, qu’ils votent toutes les résolutions qu’ils veulent !

A l’instar des promesses électorales, elles n’engageront que ceux qui les tiennent.

A tous ces tristes sires qui tentent de nous imposer la charia comme modèle, il conviendra de répondre tranquillement par un bras d’honneur élégant.

Ce n’est pas parce que l’erreur est collective qu’elle devient vérité. L’Islamisme est un mensonge, l’Islam en est le complément d’abjection direct.

La lutte contre le racisme en est le simple prétexte.

Et puis, fait-il si chaud à Genève en avril qu’on se croit obligé de s’y rendre ?


Pierre Lefebvre © Primo, 23 mars 2009

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