UNE CONFERENCE POUR QUOI FAIRE ?
La Conférence d’Annapolis, convoquée en novembre 2007 sous l’impulsion du président américain George Bush, va-t-elle refaire surface sous une autre forme, suite à une nouvelle intervention de Bush ? C’est la question qu’on peut se poser après lecture d’un article publié ce dimanche par le quotidien israélien Israel Hayom.
Il s’avérerait, d’après le journal, que Bush a exercé des pressions sur le Conseil de Sécurité de l’Onu pour contraindre celui-ci à adopter une résolution permettant la poursuite du processus d’Annapolis, même après le départ de Bush, d’Olmert et de Mahmoud Abbas. On se souvient qu’au début de ce processus, il avait été fixé qu’Israël et l’AP devaient mener des pourparlers censés aboutir à un accord portant sur le “cœur du conflit” et à l’instauration d’un Etat palestinien aux côtés d’Israël.
Si cette résolution est entérinée, elle devrait garantir la poursuite des contacts entre le gouvernement israélien et l’Autorité palestinienne au cours de l’année 2009, même après le changement de régime, tant aux USA qu’en Israël.
La proposition, qui doit être soumise au Conseil de Sécurité d’ici quelques jours, aurait été élaborée par les membres du Quartette, c’est-à-dire les Etats-Unis, l’Onu, la Russie et l’Union européenne. Elle aurait même “bénéficié” de la coopération d’Israël et de l’AP.
A Jérusalem, précise le journal, on estime qu’une telle démarche pourrait “coincer” Binyamin Netanyahou, s’il est élu à la tête du gouvernement, et le contraindre malgré lui à poursuivre le processus d’Annapolis.
D’ailleurs, rappelle-t-on encore, lors de la rencontre il y a quinze jours entre Ehoud Olmert et George Bush, les deux hommes auraient émis l’espoir de voir “le processus se poursuivre, même sous les prochains gouvernements”. Les mêmes déclarations auraient été faites récemment par la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice.
Dans le cadre de ces révélations inquiétantes, il faut rappeler les propos d’Ahmed Qoreï, faites vendredi dernier dans une conférence de presse à Ramallah. Qoreï, chargé des pourparlers entre Israël et l’AP, aurait indiqué que lors des derniers entretiens entre Olmert et Abbas, le Premier ministre israélien avait proposé à son interlocuteur un accord-cadre pour un règlement permanent prévoyant notamment qu’Israël intègre 5000 “réfugiés” au cours des cinq prochaines années si l’AP renonçait au “droit du retour”.
En outre, au cours des conversations, Olmert aurait accepté de céder plus de 93 % de la Judée-Samarie mais aurait demandé de garder 6,8 % de la région pour conserver les grands “blocs d’implantations” comme Ariel, Maalé Adoumim, Guivat Zeev et les localités du Goush Etsion. Toutefois, toujours d’après Qoreï, Abbas aurait repoussé les propositions israéliennes, les qualifiant d’irrecevables.
Mahmoud Abbas doit s’envoler en fin de semaine pour Washington pour faire ses adieux à George Bush. Il est évident que leurs discussions porteront entre autres, sur ces questions vitales.
par Claire Dana-Picard
arouts sheva
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