Depuis août 2005, 7 000 missiles ont été lancés en Israël à partir de la bande de Gaza.
Photo: Ariel Jerozolimski , JPost
Par NOAM BEDEIN
Au début du mois de septembre, j'ai été invité en tant que chef du centre des médias de Sdérot à une conférence dans la capitale norvégienne d'Oslo. Etaient présents à ce rendez-vous diplomatique l'ambassadeur israélien en Norvège, des membres des médias locaux et des députés du pays des Fjords. Le thème de la conférence : "L'Iran, porte arrière de Sdérot." Durant cette rencontre, la vie quotidienne "sous les roquettes" a été présentée pour la première fois aux Norvégiens. Une réalité âpre : l'ouest du Néguev est la seule région du monde occidental où le ciel pleut des missiles presque quotidiennement. 97 % d'entre eux sont lancées par des combattants palestiniens.
Avec pour base arrière, les maisons des civils gazaouites. Leurs armes sont directement expédiées d'Iran et la livraison arrive à bon port grâce à la complicité de pays comme l'Egypte et la Syrie. C'est ainsi que le Hamas est devenu le "troisième bras" de Téhéran après le Hezbollah libanais.
"Rationaliser" les attaques de Kassams
A l'issue de l'exposé, les parlementaires norvégiens ont eu une réaction ambivalente : la compassion envers les habitants de Sdérot mais également la tentation de "rationaliser" ces attaques par l'illusion communément admise qu'un "Etat palestinien indépendant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza apporterait la paix et la sécurité dans les deux camps". A lire entre les lignes : "L'envoi de missiles sur Israël se justifie par l'absence d'Etat palestinien dans une Judée-Samarie toujours "occupée". Ainsi, cette impasse diplomatique fournit aux Européens une explication toute trouvée aux constantes attaques de Kassams. Elle offre également aux pays situés aux quatre coins du globe un prétexte pour continuer à aider l'Autorité palestinienne.
Comparée à la population, l'organisation de Mahmoud Abbas reste la plus grosse bénéficiaire de l'aide internationale. L'année dernière, le gouvernement norvégien a fourni 100 millions de dollars aux Palestiniens. Cette aide n'a jamais été remise en question en dépit du fait que de grosses valises de billets se retrouvent entre les mains du Hamas. Lorsque des voix à l'intérieur du pays expliquent qu'Israël soutient la perspective de deux Etats, elles offrent au Hamas et aux autres groupes terroristes une légitimité indispensable pour continuer leurs attaques sur des civils israéliens. En d'autres termes, l'hypothèse de deux Etats soutient la terreur.
Une initiative contraire aux intérêts de la société israélienne et surtout à ceux des résidents de Sdérot et de l'ouest du Néguev. Les défenseurs de la paix semblent ignorer que, depuis le désengagement de la bande de Gaza en août 2005,
7 000 missiles ont été lancés sur Israël à partir de Gaza, l'Etat palestinien de facto.
Telles sont les conséquences néfastes de cette politique : donner aux ennemis d'Israël un prétexte bien commode pour continuer à terroriser la population civile au mépris du droit international. Les médias occidentaux et même israéliens présentent la Judée-Samarie et la bande de Gaza, conquis par Israël en 1967, comme le nœud du conflit. Néanmoins, le Hamas et l'Autorité palestinienne elle-même classent Sdérot et l'ouest du Néguev comme des "territoires occupés".
Ils ne reconnaissent pas la souveraineté israélienne acquise en 1948. Il s'agit des propres déclarations du Hamas le 26 novembre 2006, à la veille du début du cessez-le-feu (en six mois, 300 missiles se sont néanmoins abattus sur Israël) : "Nous ne cesserons de frapper l'implantation sioniste de Sdérot jusqu'au départ du dernier de ses habitants." Autre preuve : "la carte de la Palestine" vendue dans toutes les boutiques. Sur cette dernière, Sdérot redevient Najd, soit la ville d'avant 1948 ; Ashkelon est rebaptisée al-Majdal et Ashdod, Isdod. Après la création de l'Etat hébreu, plusieurs territoires ont été conquis au cours de la guerre d'Indépendance. Le "droit au retour" fait référence aux revendications palestiniennes de revenir s'installer à l'intérieur des frontières de 1948.
En parallèle, les livres scolaires palestiniens n'évoquent jamais le droit des Juifs à vivre en Israël, ni même leur histoire millénaire sur cette terre. Il s'agit pourtant des bases du conflit. Des questions doivent être posées et des réponses doivent suivre. D'abord à la société israélienne elle-même puis à la presse étrangère, aux gouvernements et enfin à l'opinion mondiale. Selon quel droit l'Etat israélien a-t-il été créé ? Quels sont les droits historiques du peuple juif sur la terre d'Israël ? Pourquoi le problème palestinien persiste-t-il comme dans aucun endroit au monde ?
Des réfugiés éternels
A la fin des années 1940, le monde abritait plus de 40 millions de réfugiés. Tous ont retrouvé un foyer à l'exception d'un peuple. Soixante ans après, il continue à se définir comme réfugié. 59 camps ont été installés par l'UNRWA (l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) à hauteur de 400 millions de dollars. Un cadre qui nourrit en son sein l'espoir d'un "droit au retour" dans des villages arabes qui n'existent plus aujourd'hui. La propagande palestinienne rappelle ce "droit inaliénable" qui est reconnu par la plupart des Etats à travers la planète.
Chaque résolution de l'ONU alimente cette promesse floue. Des millions de dollars sont dépensés chaque année pour combler les aspirations américaines concernant le conflit israélo-arabe. Pourtant, les racines du conflit ne sont jamais mises sur la table. Aucune nation au monde ne pourrait tolérer qu'une roquette soit lancée sur son territoire. C'est pourtant ce qu'Israël endure parce que le problème communément admis consiste à répéter que les Palestiniens n'ont pas d'Etat.
Nous devons être capables de dire au monde que la Ligue arabe et ses enfants palestiniens veulent obliger Israël à effacer la création de 1948.
L'actuel cessez-le-feu avec la bande de Gaza doit s'achever le 19 décembre prochain. Après cette date, il est à prévoir que les terroristes reprendront leurs attaques pour "libérer" le reste de la Palestine. Et non pour parvenir à la coexistence de deux Etats.
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