LA STRATEGIE DE L'ETAT MAJOR D'ISRAËL


GAZA-VILLE PRISE DANS UN ETAU, L'AFFRONTEMENT DECISIF SE PRECISE
Par Mati Ben-Avraham

Au terme de la première journée de l’offensive terrestre, la stratégie de l’état-major israélien dans la bande de Gaza se dessine plus clairement :

1) réduire au silence les sites de lancements de missiles;
2)prise en étau de Gaza-Ville;
3) fractionner la bande de Gaza en deux dans le sens est-ouest (l’axe Netzarim) pour empêcher tout apport d’hommes et de munitions à la ville encerclée;
4) opérations coup-de-poing dans le sud et poursuite du bombardement de l’axe Philadelphie à fin de détruire systématiquement les tunnels de contrebande;
5) intervention de la marine qui accentue l’effet d’isolement recherché.

Selon les données fournées par le porte-parole de l’armée, 73% des sites de lancement de missiles situés dans le nord de la bande de Gaza ont été neutralisés. L’avancée des unités d’élite, prudente afin d’éviter toute perte inutile, est suivie par un deuxième contingent chargé lui de contrôler le terrain conquis. Des lors, des voies d’approvisionnement sécurisées sont mises en place. Les forces au sol bénéficient systématiquement d’une couverture aérienne, principalement hélicoptères de combat et drones d’observation qui relaient, en temps réel, les données du terrain. C’est là un plus qualitatif par rapport aux engagements terrestres de la guerre menée contre le Hizbollah au cours de l’été 2006.

Si donc le calendrier opérationnel se déroule sans anicroche majeur pour l’instant, l’état-major se garde de toute euphorie. Au contraire. De fait, après la prise en main de ce que le Hamas considère comme sa zone de sécurité, les forces terrestres vont devoir entreprendre la phase cruciale de toute l’opération, à savoir le démantèlement du centre de gravité du système de domination par la terreur développé par le Hamas.
Ce ne sera pas facile, même pour des soldats aguerris. Gaza-Ville, si l’on suit les services de renseignements aussi bien israéliens qu’égyptiens, a été transformée en camp retranché : maisons piégées à l’explosif; rues minées; bunkers; galeries souterraines minées pour une part, permettant l’acheminement d’hommes et de munitions d’un point à un autre, d’autre part; tireurs d’élite embusqués aux étages d’immeubles, sur les toits, sans oublier les mines anti-personnel, les roquettes et autres…
Le terrain de prédilection donc de l’organisation, le lieu de tous les dangers pour les soldats israéliens. Mais un face-à-face inévitable.
Le maire de Tel-Aviv, Ron Huldai, nous confiait, hier, qu’Israël ne pouvait se payer le luxe d’un second ratage.
” Ce qui est en jeu à Gaza, dit-il, ce n’est pas simplement la sécurité des habitants du sud du pays, mais principalement la victoire de la démocratie en général et du monde arabe musulman modéré sur le fanatisme, l’absolutisme de l’islam intégriste.”

Et de fait, au moment où la diplomatie entend faire entendre sa voix, cet enjeu ne devrait pas être absent des débats, n’être pas éclipsé par les images de destruction, de souffrances exploitées à plein par les services de propagande du Hamas, relayés par des médias occidentaux en mal d’humanisme, confondant sensibilité et sensiblerie.

Notre confrère de la MENA-PRESSE a livré, à cet égard, des chiffres impressionnants : “…10000 tonnes de vivres, de médicaments et matériel médical (200 camions) livrés en huit jours par Israël…”
Et Israël continue à fournir carburants et électricité à la bande de Gaza, dont l’un des principaux bénéficiaires, hors les hôpitaux, est…le Hamas!

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