L'origine réelle des dits " Palestiniens"


Extrait du livre du spécialiste renommé Paul Giniewski, Le contentieux israélo-arabe : (pour apprendre un peu à Régis Debray qui a déblatéré des lieux communs sur Europe 1 le samedi 1er décembre à 9h30)

"Ceux qu'on appelle aujourd'hui les " Palestiniens " et qu'on veut faire passer pour les autochtones uniques ou véritables du pays, sont souvent les descendants d'immigrés aussi récents, parfois plus récents, que les Juifs. Ils venaient de Syrie, du Liban, du Caucase, de Bosnie, du Maroc, du Yémen, du Soudan, du Kurdistan. Beaucoup sont venus au XXème siècle, attirés par les perspectives d'emplois générés par l'économie sioniste.

Sous le régime britannique (de 1917 à 1948), l'immigration musulmane représentait 40% de l'immigration totale en Palestine et n'était soumise à aucune restriction, contrairement à l'immigration juive, sévèrement contingentée par Londres dans le but politique d'apaiser les Arabes. Entre 1922 et 1939, l'immigration arabe avait parfois même dépassé l'immigration juive. La population arabe avait augmenté en dix-sept ans de 216% à Haifa, 134% à Jaffa, 97% à Jérusalem, selon les statistiques du gouvernement britannique.

Au début de la guerre israélo-arabe, de nombreux Arabes vivant en Palestine avaient donc eu le réflexe naturel de regagner leur pays d'origine, qu'ils avaient quitté quelques années ou quelques mois plus tôt seulement.

Cette palestinité récente explique pourquoi, à cette époque, aucun sentiment national palestinien authentique, impérieux, ne s'était encore cristallisé. Henri Cattan, le représentant du Haut comité arabe palestinien à la session spéciale des Nations unies de 1947, l'admettait sans difficulté : " Les Arabes de Palestine ne forment pas une entité politique séparée ". Ils se considéraient à la rigueur membres de la nation arabe, ou appartenant à la Grande Syrie.

En 1937, W. Ormsby-Gore, ministre britannique des Colonies, avait évoqué devant la commission des mandats de la SDN la possibilité de résoudre le problème de la Palestine par des transferts de populations : " Transférer les Arabes au loin, dans un pays étranger, serait difficile". Mais selon ce bon connaisseur du problème, leur transfert dans un autre pays arabe, dont ils parlaient la langue et pratiquaient la civilisation, n'aurait présenté aucune difficulté.

Enfin, les Arabes palestiniens étaient poussés à l'exode par un trait de leur tradition culturelle : la répugnance des Musulmans à vivre sous une autorité non-musulmane. Le dar al-harb, l'ensemble des pays des infidèles, est destiné à être soumis aux Musulmans. Mais la domination par des incroyants sur une portion du dar al-islam, le domaine des croyants, représente le summum du scandale et de l'outrage. C'est une véritable révolte contre le décret de Dieu.

Après la reconquête chrétienne de l'Espagne musulmane, la théologie islamique s'était posé la question de l'attitude à adopter par les Musulmans dans une telle conjoncture. La plupart des théologiens avaient exprimé l'avis que le meilleur parti était d'émigrer. Pour le juriste marocain al-Wansharisi, c'était un devoir
"d'autant plus impérieux que les infidèles sont tolérants, étant donné le danger plus menaçant d'apostasie. La tyrannie d'un pays musulman est préférable à la justice des Chrétiens.

Plus intolérable encore devait apparaître une domination juive.

Une autre donnée méconnue de bonne foi, ou truquée, est le nombre de réfugiés. Les rations alimentaires, l'aile médicale et les autres prestations offertes par la communauté internationale, ont fait " qu'un grand nombre de non-réfugiés, palestiniens ou non, se sont fait inscrire en tant que réfugiés auprès des agences de l'ONU : l'un des premiers rapports officiels sur cette question, publié fin 1949, observait que le nombre de bénéficiaires était passé en quelques mois à "plus d'un million de personnes" et que cette augmentation "réflétait indiscutablement l'adjonction 'un certain nombre de résidents locaux aux moyens économiques restreints".

Méconnaissant la palestinité récente de nombreux réfugiés présentés incorrectement comme faisant partie d'une population autochtone "millénaire", les Nations unies ont déclaré éligible au statut de réfugié tout Arabe qui avait vécu en Palestine pendant un minimum de deux ans.

Ce statut aberrant explique explique le nombre d'Arabes reconnus aujourd'hui comme réfugiés palestiniens et pourquoi ils sont privilégiés par rapport à toutes les autres catégories d'exilés produits par les dizaines de conflits d'après la Deuxième Guerre mondiale.

(...) "

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