Commémoration Ilan Halimi : “3 ans après, c’est encore pire”


Vendredi 13 février marquait la commémoration de l’horrible assassinat de ce jeune juif, Ilan Halimi (Zal).
Au troisième anniversaire de la mort d’Ilan Halimi, qui avait éveillé la communauté juive sur les dangers de l’antisémitisme en France, nombreux sont ceux qui déplorent une “aggravation du problème”. Témoignages …

Trois an après, rien n’a changé. Ou peut-être que si. La situation des Juifs de France semble bien plus menacée par l’antisémitisme généralisé, attisée par les médias internationaux, sous le prétexte de “l’agression israélienne à Gaza”, pour une grande partie de la population issue de l’immigration. Comme s’il y avait un lien entre le simple fait d’être juif, quelque part dans le monde, et celui de porter les armes pour la défense d’Israël …

Quoi qu’il en soit, le terme qui revient comme un leitmotiv dans la bouche des membres de la communauté juive de France est celui de “dégradation”, au sens propre comme au sens figuré.

“Les choses ne font qu’empirer”, déplore Serge Benhaïm, président de l’une des principales communautés juives de France. “Le meurtre d’Ilan est devenu un symbole, et nous n’oublierons jamais, mais l’antisémitisme continue à s’accroître. Presque chaque jour, nous sommes témoins de divers incidents à caractère antisémite, et la tension n’a fait que grandir après l’opération israélienne à Gaza”. A en croire Ben Haïm, il ne fait pas bon être Juif en France ces derniers temps. “Nous ne prenons pas le métro après 19 heures, nous ne portons notre Kipa que sous un chapeau, et notre jeunesse ne s’aventure plus dehors la nuit. Il y a un mois et demi environ, il y eu une attaque sur Michael Benhamou”.

Cette agression contre Michael a eu lieu dans le métro parisien, alors qu’il rentrait chez lui. “Trois personnes de type arabe m’ont sauté dessus, m’ont traité de “pu … de Juif !” et m’ont dit qu’ils allaient me tuer. Je n’ai même pas eu le temps de réagir qu’ils m’ont attaqué, frappé et cassé le nez”. Benhamou a passé plusieurs jours à l’hôpital, avec des fractures au visage. Depuis, les assaillants sont toujours en fuite …

Michael Benhamou raconte n’être plus le même depuis cette agression. “C’est un traumatisme pour la vie. Je ne suis pas encore retourné travailler depuis parce que j’ai du mal à respirer. J’ai toujours peur de marcher seul et je ne veux plus reprendre le métro. Ils me connaissent (mes agresseurs), savent où j’habite. Parfois, j’ai peur d’être suivi dans la rue”.

Selon lui, les membres de la communauté juive de France ne “peuvent compter sur personne d’autre qu’eux. Nous devons nous soucier que de nous-mêmes, sans compter sur la police. Rien n’a vraiment changé depuis la mort d’Ilan”.

Et d’ajouter : “Les Juifs n’ont pas leur place en France. Nous ne pouvons pas continuer à vivre ici avec de tels actes de barbarie. J’ai déjà dit à ma fiancée que nous allons faire notre Alyah. Il ne nous reste rien ici. Je veux que mes enfants naissent en Sabras (enfants nés en Israël)”.

Ces paroles ne sont pas vaines. Michael Benhamou montre un billet d’avion qu’il tient dans sa main : “Le mois prochain, je m’envole pour Bat Yam pour y chercher un appartement à acheter”.

C’est dans un mois également qu’aura lieu le procès du meurtrier d’Ilan Halimi. La communauté juive se serait d’ailleurs vu conseiller de faire profil bas à cette occasion, et de rester vigilante.

“La police nous a conseillé de nous méfier des émeutes, en particulier de la part de la communauté africaine” ; ajoute Benhaïm. “Nous nous attendons au pire. J’ai bien peur que l’assassinat d’Ilan ne soit pas le dernier”.


par Raphael Aouate
arouts sheva

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