Michael Freund ,
THE JERUSALEM POST -
Adaptation française de Sentinelle 5769
Ce mois-ci marque l’anniversaire de l’un des actes les plus honteux d’occupation militaire jamais survenu dans la région méditerranée. On s’est emparé d’un peuple entier, on l’a placé sous contrôle étranger, dépouillé de son indépendance naissante et contraint à la soumission. La liberté demeure un rêve lointain pour eux. Et en l’absence de dialogue, ils ne peuvent que s’irriter de chaque indignité commise sur leur chemin.
Oui, c’est vrai, je sais ce que vous pensez : cela fait 240 ans, et la Corse est toujours occupée par la France ? C’est en mai 1769 que les troupes françaises vainquirent les Corses à la bataille de Ponte Novu, mettant fin à 14 ans de République Corse indépendante.
La France est intervenue après que la Corse ait été trahie par ses maîtres génois, qui l’avaient cédée à Paris l’année précédente par le traité de Versailles. Les Français se décidèrent vite à écraser la liberté durement acquise en combattant par les Corses, soumettant les séparatistes afin d’annexer l’île. Elle sert aujourd’hui de destination touristique populaire et c’est l’une des 26 régions de France.
En quoi cela concerne-t-il Israël, pouvez-vous demander ? Eh bien, j’ai pensé à la Corse après que Paris ait proféré quantité de condamnations d’Israël formulées de façon acérée ces derniers jours, en particulier pour fustiger l’absence de volonté d’Israël de céder les « territoires occupés » aux Palestiniens. Malgré toutes ses indignations légitimes sur les questions d’autodétermination, quand on en vient aux propres “territoires occupés” de la France, Paris semble chanter une toute autre chanson.
Tout cela a commencé vendredi dernier, quand le ministre français des affaires étrangères a réagi avec colère à la déclaration du Premier Ministre Benyamin Netanyahou sur Jérusalem destinée à demeurer la capitale unifiée d’Israël. Un porte-parole français accusa l’Etat juif de préjuger du résultat des négociations, qualifia brutalement ses actions dans la ville « d’inacceptables et contraires à la loi internationale » et insista pour qu’elle « devienne la capitale de deux Etats ». Et puis Lundi, le Président Nicolas Sarkozy déclara à l’agence de presse WAM des Emirats Arabes Unis que les Palestiniens disposent d’un « droit légitime » à un Etat et qu’Israël doit cesser toute construction d’implantation sur la rive Occidentale.
Mais qui fait croire aux Français qu’ils comptent ? Même quand ils prêchent à Israël sur les « droits légitimes », ils manquent de les pratiquer dans leur propre arrière cour. De fait, au cours des trois dernières décennies, divers mouvements corses ont cherché à gagner plus d’autonomie, ou même l’indépendance par rapport à la France. Et alors que le précédent gouvernement français avait accordé aux Corses des éléments limités d’autonomie, Paris a de façon entêtée refusé de céder le contrôle sur le territoire.
Il y a tout juste deux semaines, le maire du village de pêcheurs de Galeria a reçu un rappel déplaisant de celui qui commande vraiment les tirs sur l’île. Après que Daniel Rossi eût décidé de tenir une réunion sur deux du conseil municipal de Galeria en langue Corse, il a reçu une réprimande publique du gouvernement français. « La langue française est la langue des institutions de la République », a éructé un bureaucrate français, ajoutant que les actions de Rossi étaient illégales et violaient même la constitution française. Qu’est-il arrivé à : "liberté, égalité, fraternité" ?
Et la Corse bien sûr, n’est pas le seul exemple du deux poids – deux mesures de la France. Demandez aux Basques, ou aux habitants du Nord de la Catalogne (Roussillon) comment l’Etat français traite leurs revendications historiques ou leurs droits à l’autodétermination
Cette hypocrisie de la part de la France ne peut pas ni ne doit être autorisée à demeurer sans réponse. Aussi, je dis : « suivons l’exemple de la France, et commençons à tonner à répétition à toute occasion ».
La semaine prochaine, le 3 juin, Netanyahou devrait se rendre à Paris pour rencontrer Sarkosy. Il n’y a pas de raison qu’Israël reste les bras croisés face aux exigences françaises, ou à ignorer ses intrusions dans nos affaires intérieures. Nous devrions proposer d’envoyer des contrôleurs des droits de l’homme pour examiner la situation en Corse, fournir une aide au développement à la région basque, et financer des ONG cataloniennes voulant maintenir vivante leur culture en péril.
Ou peut-être devons faire quelques projets de résolutions à l’ONU et proférer des solutions à ces conflits interminables.
En tant que Juifs et Israéliens, levons la bannière de la liberté pour ceux qui vivent encore sous occupation française, et répondons vivement et fermement à chaque cri de « vive la Palestine » par trois mots brefs : « vive la Corse Libre ».
Ca vous paraît idiot ? Peut-être. Mais plutôt que d’être constamment les destinataires de la critique française, faisons pour finir tourner les tables vers Paris pour lui administrer un aperçu de ses propres remèdes.
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