Les organisations de protection de l’environnement ont essuyé un échec cuisant mardi après des semaines de lutte contre le tracé de la future ligne Jérusalem-Tel Aviv qui sera emprunté par un nouveau train à grande vitesse. La commission chargée d’approuver les projets de construction a adopté la position de la Compagnie israélienne des chemins de fer. Elle recommandera donc au Conseil national de la planification et la construction de faire passer la nouvelle ligne sur un pont qui enjambera le Nahal Yitla dans les Monts de Jérusalem, plutôt que dans un tunnel passant sous la rivière, comme le demandaient les défenseurs de la nature.
Douze membres de la commission ont soutenu la position de la Compagnie des chemins de fer contre trois seulement qui ont défendu l’alternative proposée par les associations de protection de l’environnement. L’argument de la majorité : la modification demandée par les écolos retarderait le projet d’au moins deux ans.
Les membres de la commission ont été convaincus par les quelques améliorations proposées à la structure du pont, changements qui pourraient, selon eux, limiter les dommages environnementaux et permettre “un fonctionnement écologique et touristique” sur les lieux. La recommandation sera maintenant déposée sur la table du Conseil national de la planification et la construction qui prendra la décision finale le mois prochain. Cependant, les chances de changer le projet sont maintenant très faibles.
La ligne à grande vitesse Jérusalem-Tel Aviv empruntera une route différente de celle du train qui dessert actuellement ces deux destinations en passant par Beit Shemesh. Le tracé prévu est censé permettre de faire le trajet Jérusalem-Tel Aviv en seulement 30 minutes. Il s’agit de l’un des projets d’infrastructure les plus audacieux de ces dernières années. Une partie des rails ont déjà été posées, mais la partie qui passe par les Monts de Jérusalem a été reportée pour diverses raisons.
Le chemin de fer est censé passer dans des tunnels dans la région des Monts de Jérusalem, mais également sur deux ponts qui enjamberont le Nahal Yitla, un endroit splendide et unique, qui n’a malheureusement pas été reconnu comme réserve naturelle, ce qui a permis à ce projet de voir le jour. Les organisations de protection de l’environnement, qui voulaient éviter les dommages que la construction des deux ponts ne manquera pas de causer à la nature, ont tenté de s’opposer aux plans de la LGV. Dans le cadre de ce combat, l’Autorité des parcs et réserves naturels a proposé une alternative qui aurait pu causer moins de dégâts. Un spécialiste allemand a recommandé de faire passer le chemin de fer dans la région controversée dans un tunnel qui passerait sous la rivière, pour éviter la construction des ponts.
La commission a certes reconnu que ce projet alternatif était applicable, mais a préféré le repousser pour gagner deux ans.
Les associations de protection de l’environnement, et plus spécialement l’Autorité des parcs et réserves naturels, ont tenté de lutter contre le projet qui avait été adopté il y a déjà plusieurs mois. Pendant des mois, les écolos ont fait venir des spécialistes qui ont averti que la région, appelée “Eretz HaKefira” (du nom de l’une des rivières qui y coule), est un endroit unique qui est resté dans son état naturel et se situe même en partie dans les limites d’une réserve naturelle protégée par la loi. La principale inquiétude des spécialistes était les dommages que causera la construction au cœur de la région surnommée “le Canyon noir” et au Nahal Yitla.
A l’Autorité des parcs et réserves naturels, on a déclaré mardi : “Il s’agit d’une décision malheureuse et anti-écologiste, basée sur des arguments mensongers, selon lesquels le projet risquerait d’être annulé si on devait adopter l’alternative verte. Cet argument est complètement faux, étant donné que le projet est déjà avancé à un point qui n’en permet pas l’annulation.”
Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, a en effet prétendu mardi avant que la commission prenne sa décision que le changement de tracé de la LGV risquait d’avoir pour conséquence l’annulation pure et simple du projet.
La compagnie des chemins de fer a évidemment salué la décision de la commission et a affirmé qu’il s’agissait d’un pas de plus vers la création de la LGV reliant la capitale à Tel Aviv.
par Yael Ancri
http://www.actu.co.il/2009/06/lgv-jerusalem-tel-aviv-les-ecolos-decus/
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire