Par BENJAMIN WEINTHAL
Une visite très critiquée. L'ancien chancelier allemand, Gerhard Schröder, a rencontré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, samedi, à Téhéran.
L'homme politique allemand, à la tête du gouvernement social démocrate entre 1998 et 2005, est un opposant affiché aux sanctions contre l'Iran. Sa visite a été vivement condamnée par le Conseil central des Juifs allemands et par des membres du Parlement.
"M. Shröder inflige de grands dommages à la réputation du gouvernement allemand et à la République fédérale ", a déclaré Stephan Kramer, secrétaire général du Conseil.
Sa visite démontre ouvertement son soutien au régime iranien et à son dictateur. Shröder aurait dû annuler cette rencontre "dans les intérêts des droits de l'homme", a ajouté Kramer.
Arrivé jeudi pour une visite de quatre jours, Shröder a coordonné sa visite avec le ministère allemand des Affaires étrangères. Il s'agit d'une "visite privée", d'après le bureau de le l'ancien chancelier.
Face aux critiques, le ministère allemand des Affaires étrangères a préféré botter en touche. Rien ne permet d'affirmer que la politique actuelle de sanctions de l'administration Merkel s'oppose à la stratégie de Shröder qu'elle préfère "ne pas juger".
Lors d'un discours à la Chambre de commerce et de l'industrie en Iran, Shröder a, par ailleurs, affirmé que "la Shoah était un fait historique et qu'il était insensé de nier ce crime sans précédent".
Le nouvel ambassadeur iranien à Berlin, Aliresa Sheikh-Attar, a commenté : "Les relations entre Téhéran et Berlin sont trop importantes pour être ternies à cause d'un sujet comme la Shoah."
Les contrats commerciaux entre l'Allemagne et l'Iran s'élèvent à 4 milliards d'euros par an, faisant de la République fédérale le plus grand partenaire commercial de Téhéran.
De janvier à novembre 2009, les exportations allemandes en Iran ont augmenté de 10,5 % par rapport à la même période l'année précédente. L'Allemagne fournit des équipements à "usage double" à Téhéran qui peuvent être utilisés à des fins aussi bien civiles que militaires.
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