Des fosses communes (de Kurdes) découvertes en Turquie



Pour les familles des disparus (ci-dessus, lors d'une marche silencieuse en 2007, à Istanbul), ces fouilles représentent un espoir de savoir ce qu'il est advenu de leurs proches. Crédits photo : AP
Des fouilles en cours au Kurdistan pourraient apporter des éclaircissements sur le sort d'au moins 1 300 personnes disparues pendant les années 1990.
Laure Marchand à Istanbul (avec AFP)

Le 1er Ministre turc Erdogan a, en effet, d'excellentes raisons de fustiger Israël et son opération à Gaza! Il est lui-même à la tête d'un gouvernement qui s'y connaît en "crimes de guerre" et dissolution à l'acide de ceux qui dérangent ce pouvoir! Il n'appartient, apès tout, qu'à la catégorie en-dessous de ceux qui excellèrent dans le domaine : Saddam Hussein, par exemple...
Des fosses communes découvertes en Turquie

L'enquête sur «les puits de la mort», comme l'ont surnommée les médias turcs, semble avoir mérité cette macabre appellation. Depuis dix jours, la justice a entrepris des fouilles dans le sud-est de la Turquie pour rechercher des corps de victimes d'exécutions extrajudiciaires pendant la guerre civile entre l'armée et les séparatistes kurdes du PKK, dans les années 1990. Selon plusieurs témoignages, des corps auraient été jetés dans des cuves et dissous à l'acide à cette époque.

La semaine dernière, dès les premiers coups de pelles, des os ont été retrouvés, à proximité d'une base militaire. D'autres ont été découverts près d'un restaurant, non loin de la frontière irakienne. Et mardi, une vingtaine de fragments humains ont été exhumés sur un terrain où s'entraînait le Hizbullah, un groupe islamiste turc qui était utilisé par les services de sécurité pour lutter contre le PKK. À la suite de ces excavations, cinq personnes ont été arrêtées. Plusieurs sont des «gardiens de villages», des miliciens kurdes rétribués par l'État.

Pour les familles des disparus, ces fouilles diligentées par les autorités représentent enfin un espoir de savoir ce qu'il est advenu de leurs proches. Selon les associations, entre 1 300 et 1 500 personnes, majoritairement kurdes, n'ont plus jamais donné signe de vie après avoir été en garde à vue. Le Jitem, un service non officiel de la gendarmerie, est soupçonné d'avoir procédé à des exécutions sommaires. Ankara n'a jamais reconnu son rôle. Mais en janvier, le témoignage dans la presse d'un ancien membre de cette cellule a fait ressortir le dossier. Ces derniers mois, dans le cadre d'une enquête sur une tentative de renversement du gouvernement actuel, de nombreux officiers ont également été arrêtés. Nombre d'entre eux étaient en poste dans la région kurde pendant les années de plomb.


Sévices contre deux jeunes filles

Mardi, la Cour européenne des droits de l'homme a aussi condamné la Turquie mardi pour de «graves sévices» infligés pendant une garde à vue à deux jeunes filles soupçonnées d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit). Nazime Ceren Salmanoglu et Fatma Deniz Polattas n'avaient respectivement que 16 et 19 ans lorsqu'elles ont été arrêtées en 1999 dans le cadre d'une opération de police contre le PKK. Toutes deux affirment avoir été frappées, avoir été victimes de harcèlement sexuel et avoir subi des tests de virginité pendant leur garde à vue. Aucune raison médicale ou juridique ne justifiait ces tests de virginité, qui constituent des «traitements discriminatoires et dégradants», ont déclaré les juges.

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