La conquête babylonienne mit fin au premier Etat juif (période du Premier Temple). Sur les rives de Babylone, les déportés firent le serment de ne jamais oublier leur patrie : Si je t'oublie Jérusalem, que ma droite me refuse son service; que ma langue se colle à mon palais si je ne place Jérusalem au faîte de ma joie (Psaume 137, 5-6).
Le Temple de Jérusalem détruit, l’indépendance d’Israël perdue depuis presque 70 ans, les Juifs étaient dispersés sur des terres étrangères.
La fin de l’exil annoncée par les Prophètes ne s’était pas réalisée et l’oubli de soi faisait sentir ses premiers effets.
C’est à ce moment que l’ennemi se leva pour mettre en œuvre ses plans. Cette fois, c’était Haman.
Descendant de la tribu d’Amalek férocement anti-juive, il avait conçu le projet de résoudre la “question juive” pour toujours en exterminant tous les Juifs, hommes, femmes et enfants, dans le monde entier, en un seul jour.
Ce jour-là, il le tira au sort; celui-ci désigna le 13 Adar.
Et cela réussit presque. S’il n’y avait pas eu Morde’haï… Descendant du roi Chaoul et conseiller de l’empereur de Perse A’hachvéroch (Assuérus), Morde’haï sentit le danger.
Il se revêtit de sacs, couvrit sa tête de cendres et alla aux portes du palais, se lamentant haut et fort, rassemblant les Juifs et les engageant à retourner à la Torah. Sa nièce, la reine Esther, le fit appeler. Il lui dit qu’elle devait aller chez le roi et plaider pour son peuple. N’ayant pas officiellement la faveur du monarque,Esther eut peur de se présenter devant lui mais elle vit qu’elle n’avait pas le choix. Elle entreprit un jeûne de trois jours et demanda que tous les Juifs fassent comme elle. Puis elle alla voir le roi...
C’est une histoire de courage et de sacrifice de soi, d’abord ceux d’Esther et de Morde’haï et ensuite ceux de tout le peuple juif. Car, pendant toute l’année où grandit le danger, aucun Juif ne choisit de se convertir, même pour sauver sa vie.
Le peuple tout entier connut un profond réveil qui le ramena à la Torah et aux Mitsvot d’un cœur sincère. Pendant toute cette année, il fortifia sa foi et sa pratique des commandements de D.ieu. C’est par ce mérite qu’il put se dresser contre ses ennemis et les détruire le 13 Adar, le jour même qu’Haman avait prévu pour la “solution finale”, et recommencer à vivre librement le 14 Adar. Le peuple juif avait révélé sa personnalité profonde. Il avait gagné le droit de sortir d’exil, de retourner sur la Terre Sainte et d’y reconstruire le Temple. Comme cela arriva en ce temps-là, puisse-t-il en être de même pour nous en notre temps.
Chaque année, le 14 Adar, en accomplissant les Mitsvot de la fête de Pourim, nous réaffirmons notre attachement aux valeurs éternelles de la Torah... et nous prenons part à ce mérite qui a délivré le peuple juif au temps de Morde’hai et d’Esther.
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